carrière

Enseignement Superieur

Je ne peux résister à l’envie de citer une sentence de Friedrich Nietzsche :

 

« Que te dit ta conscience ? – Tu dois devenir celui que tu es. C’est ce qu’il y a de plus dur, dans ta vie ».

 

Cela n’a pas du tout, été dur pour moi. Bien au contraire. Certes, j’ai eu du mal à quitter le ministère des Postes et Télécommunications mais lorsque mon mari a été muté comme wali (préfet) à Sidi Bel Abbés à l’ouest de l’Algérie, mais, oh ! Combien j’ai été heureuse à la rencontre de mes étudiants qui venaient à moi dans leur jeunesse, et leur folle envie d’apprendre.

Le plus dur, je pense c’est l’acceptation de ce que la vie nous offre. Le plus dur c’est l’acceptation de soi, de ce présent qui est le plus beau présent de notre vie.

 

Lorsque je m’étais perdue dans le désert, au plus terrible de mes moments de peur, de désespoir je me suis assoupie et en me réveillant, ouvrant les yeux j’ai vu venir à moi les chars des Garamantes peints sur les parois du rocher sous lequel je m’étais abritée. N’est-ce pas cela qui m’a inspiré d’écrire « Emeraude » ?

 

J’ai été donc mutée à l’université Djilali Liabés à Sidi Bel Abbés comme simple assistante. Le module qui m’avait été confié était celui des « Mesures électrique et électronique »  aux étudiants en troisième années d’ingéniorat de l’institut d’électronique. Dés le premier jour, j’ai aimé mes étudiants. J’avais établi une relation familiale avec eux en me présentant comme une maman et non comme le professeur regardant de haut des “apprenants”. C’est Yemma ma mère qui m’avait appris ce comportement qui m’est devenu familier. Elle me disait:

“Quand tu parles avec qui que ce soit,, ne le regarde jamais de haut. Fais, une flexion du genou ma fille et les yeux dans les yeux remonte graduellement son regard en harmonie avec le tien pour lui faire comprendre la pensée que tu veux lui communiquer.”

 

La pensée, que je voulais communiquer à mes étudiants était ce monde de la connaissance bâtis sur mon expérience. Le terrain m’avait formé avec les problèmes que j’ai dû résoudre avec la relève des dérangements en télécommunications  et cette notion de mesure qui m’avait été inculquée dans mon plus jeune âge… 

Comment ne pas se donner totalement à cet enseignement qui est le socle de la connaissance. 

 

Mes cours commençaient toujours par l’épistémologie de la mesure: Comment cette idée est venue à l’Homme ? Quel a été le premier appareil de mesure ?

Mais avant toute chose, sur l’un des transparents que je projetais sur le rétroprojecteur c’était la notion d’équilibre. 

 

Car, les appareils de mesure inscrits au programme de l’époque, étaient conçus avec la mesure vient de l’équilibre avant toute chose.

 

Plus j’approfondissais mes recherches sur le monde de la mesure qui venait à moi et plus je sentais une force sans qualificatif qui m’emportait vers mes étudiants avides des connaissances que je leur transmettais.

L’homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont, du fait qu’elles sont ; de celles qui ne sont pas, du fait qu’elles ne sont pasdisait Platon.

Capter, étudier un phénomène pour ensuite l’évaluer expérimentalement pour lui attribuer une grandeur physique est une longue histoire qui  a marqué toute l’histoire des hommes.

Du cours théoriques, aux travaux dirigés et aux travaux pratiques l’histoire que je leur racontais régissant un appareil de mesure était là toujours là omniprésente.

 

De la corde d’arpenteur que les scribes utilisaient aux temps des pharaons pour mesurer les surfaces cultivées et comptabiliser la récolte pour l’impôt, jusqu’à la simple règle graduée aux dispositifs les plus complexes, la grandeur attribuée nécessite la connaissance de lois physiques, traitant les influx provenant d’un ou de plusieurs capteurs. Comment leur expliquer cela d’une manière simple et attrayante ?

 

C’est en abordant le système des étalons de mesure, que j’abordais le référentiel. Peut-on être ce que nous sommes sans référentiel ? C’était pareil pour la conception d’un appareil de mesure.

De la mesure de longueur à celle du poids, au temps, l’intensité électrique je définissais le système MKSA (Mètres, Kilogramme, Secondes Ampères) en racontant mon histoire du point zéro en Algérie… Celle de ma naissance. L’histoire du quartier de mon enfance : la Colonne Voirol.

 

C’était là une occasion d’inviter mes étudiants à entrer dans le monde de la connaissance pratiquement en leur racontant l’histoire du quartier de mon enfance qui est le point zéro de toutes les distance en Algérie. Sidi Bel Abbes est à 434,51 km de la Colonne Voirol. Ils ont compris le référentiel et à partir de là je poursuivais l’histoire des étalons de mesure.

 

J’ai enseigné ce module des années durant, et jamais je ne me suis autant amusée avec mes étudiants dans toutes les universités par lesquelles je suis passée.

 

Plus tard après la soutenance de mon magister, j’ai enseigné des modules comme celui des « Ondes et vibrations », encore un autre monde qui s’ouvrait à moi que j’avais plaisir à commencer avec une devinette à mon premier cours. Une devinette que m’avait inspiré Hubert Reeves : « Derrière tout ce qui change, il y a une seule chose qui ne change pas » qu’est-ce que c’est ?

 

Je les laissais des jours entiers à réfléchir, et c’étaient toujours des éclats de joie d’Oran, à Bab Ezzouar, à Laghouat, à Sidi Bel Abbés dans toutes les universités dans lesquelles je suis passée, j’ai adorais mes étudiants qui m’apportais une joie intense, celle d’être comprise.

 

Mais ce bonheur a été également éphémère, j’ai dû quitter ce monde scientifique ainsi que ma recherche doctorale. A quelques mois de ma soutenance, j’ai dû tout quitter.

 

 

Le statut de femme, intellectuelle et de surcroit épouse d’un haut fonctionnaire m’a obligé de fuir mon pays dans les années 90. Face à cette violence de masse portée par un intégrisme impitoyable, je suis partie en Tunisie abandonnant ma famille avec pour seul bagage mes diplômes et ma fille avec moi.

PRINCIPAUX TRAVAUX DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Conception et réalisation de polycopiés sur les modules enseignés : ‘’Technologie des semi-conducteurs’’,  ‘’Mesures électriques et électroniques’’, ‘’Ondes et vibrations’’ , “Electricité générale’’ .

  • Elaboration des outils pédagogiques : Fascicules de Travaux Pratiques, de Travaux Dirigés. Elaboration de didacticiels notamment dans l’enseignement de la microélectronique etc…
  • Encadrements de 07 projets d’ingéniorat option instrumentation et de 05 option automatisme et contrôle.
  • Mission principale à l’université USTHB – Bab Ezzouar à Alger : chargée du suivi de l’ensemble des projets de fin d’études du cycle d’ingénieur option Instrumentation- Institut d’électronique.
  • Organisation et participation à plusieurs manifestations scientifiques.


ORGANISATION ET PARTICIPATION AUX SEMINAIRES:

Séminaire sur la Didactique des Sciences en juin 1993 à l’Université Djillali Liabès à Sidi Bel Abbés.

  • Sujet de la communication : “L’informatique, outil de l’enseignement ”

Rencontre internationale sur la science des matériaux en avril 1993 à Tlemcen.

  • Sujet de la communication  : “Effet de compression hydrostatique sur les composés binaires III- V ”

Séminaire sur la microélectronique à l’USTHB – (Université – Alger) en Juin 1992.

  • Sujet de la communication : “ la covalonicité et l’ionicité ”

Séminaire national sur la Didactique des Sciences à l’Université de Sidi-Bel Abbés en Juin 1992.

  • Sujet de la communication : “L’harmonie de la science, sa perception et sa communication ”.

Séminaire sur la science des matériaux à l’Université de Sidi Bel Abbés.

  • Sujet de la communication :“L’effet Hall en quatre actes ”.

Rencontre internationale sur les composants et les systèmes électroniques en Novembre 1991 à Sidi Bel Abbés.

  • Réalisation de posters.